Informations sur le Diabète

Dans le monde, 347 millions de personnes sont actuellement diabétiques. Leur nombre devrait avoisiner 600 millions d'ici 2035. Le diabète touche près de 5 % de la population mondiale, mais une majorité de personnes connaît mal cette maladie.
En France, les dernières études font état de plus de 3 millions de personnes diabétiques traitées (type 1 et 2) en 2013. Ce chiffre est à nuancer dans le sens où de nombreuses personnes vivent avec un diabète et l'ignorent (environ 500 000 personnes). 

En Algèrie, le diabète vient en deuxième position au classement des maladies chroniques, derrière l’hypertension. Le nombre de personnes atteintes de diabète est en progression, estimé à 0,3% chez les sujets âgés de moins de 35 ans, à 4,1% chez les 35-59 ans et à 12,5% chez les plus de 60 ans, selon une étude menée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en collaboration avec l’Office national des statistiques et des représentations des Nations unies à Alger.

 

Qu'est ce que le Diabète:

Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d'insuline ou lorsque l'organisme n'est pas capable d'utiliser efficacement l'insuline qu'il produit. Cela se traduit par un taux de sucre dans le sang (glycémie) élevé : on parle d’hyperglycémie.

Il existe 2 types de diabète :

Diabète de type 1

Le diabète de type 1 (précédemment connu sous le nom de diabète insulinodépendant ou juvénile) est caractérisé par un deficit complet de sécretion d’insuline et exige une administration quotidienne de cette dernière. La cause de diabète de type 1 n'est pas connue, et en l'état actuel des connaissances, il n'est pas évitable.

Diabète de type 2

Le diabète de type 2 est défini par :

  • une glycémie supérieure à 1,26 g/l (7,0 mmol/l) après un jeûne de 8 heures et vérifiée à deux reprises ;
  • ou la présence de symptômes de diabète (polyurie, polydipsie, amaigrissement) associée à une glycémie (sur plasma veineux) supérieure ou égale à 2 g/l (11,1 mmol/l) ;
  • ou une glycémie (sur plasma veineux) supérieure ou égale à 2 g/l (11,1 mmol/l) 2 heures  après une charge orale de 75 g de glucose.

Le diabète de type 2 représente 90% des diabètes rencontrés dans le monde. Il est en grande partie le résultat d’une surcharge pondérale et de la sédentarité. Récemment encore, ce type de diabète n’était observé que chez l’adulte mais on le trouve désormais aussi chez l’enfant.

Une maladie silencieuse 
Le diabète de type 2 n'est pas ressenti par la plupart des malades concernés. C'est une maladie silencieuse et trop souvent ignorée, négligée. Elle est pourtant responsable de complications.
Pour les prévenir, il faut normaliser la glycémie et les prises de sang faites tous les 3 mois sont souvent insuffisantes pour ajuster le traitement. Il peut être très utile de réaliser une surveillance glycémique régulière.

 

Comment savoir si on est Diabétique:

Le dépistage a pour objet de déceler une maladie dont est atteinte une personne apparemment bien portante. Le diagnostic précoce va permettre de traiter cette maladie et d’éviter ou retarder d’éventuelles complications.
Le diabète de type 2, qui est le plus courant est largement dépisté par les médecins traitants.
Pour le diabète gestationnel, le dépistage est prescrit par le médecin qui suit la grossesse, selon les particularités de chaque femme. 

De manière générale, le dépistage s’adresse dans un premier temps à des individus présentant des risques de développement de la maladie, ceci par rapport à des facteurs de risque préétablis. Dans un deuxième temps la présence de la maladie est ou non confirmée lors d’une consultation médicale, souvent avec l’aide d’examens complémentaires (taux de sucre dans le sang après 8 h de jeûne).

 

Facteurs de risque du Diabète:

Dans le cas du diabète de type 2, qui touche principalement (mais pas uniquement) les personnes âgées de 50 ans et plus, les facteurs de risque sont les suivants :

Chez les individus de plus de 45 ans ayant au moins un des facteurs de risque de diabète suivants:

  • Origine non caucasienne et/ ou migrant
  • Un des facteurs suivants :
    • Excès de poids, avec un indice de masse corporel (IMC) ≥ 28 kg/m²

      Pour rappel, l’IMC est le rapport du poids en kilogramme divisé par le carré de la taille.

    • Hypertension artérielle
  • Taux de HDL – cholestérol ≤ 0,35 g/L et/ou triglycérides ≥ 2g/L et/ou dyslipidémie traitée
  • Prédispositions familiales (apparentes de 1er degré)
  • Antécédent de diabète gestationnel ou femmes qui ont donné naissance à un bébé d’un poids > 4 kg

Le diabète de type 2 se développant discrètement et parfois sans symptôme pendant plusieurs années, de nombreuses personnes ne sont pas diagnostiquées avant que des complications apparaissent. Environ 20 % des personnes atteintes de diabète sont diagnostiquées trop tardivement.

 

Comment surveiller son Diabète:

L'autosurveillance ou cycle glycémique

Mesurer sa glycémie pour un diabétique traité par insuline est une nécessité absolue, mais les diabétiques non insulinodépendants traités par régime seul ou par comprimés peuvent en bénéficier sur prescription médicale. En effet ce diabète est silencieux, sournois et il risque d'être négligé.
La surveillance des glycémies par le patient le renseigne sur la qualité de son équilibre entre deux prises de sang. Elle le renseigne sur l'influence des médicaments, de l'alimentation, de l'exercice physique.
Les mesures n'ont pas à être fréquentes mais elles seront faites de façon variée et seront choisies en concertation avec votre médecin selon l'ancienneté de votre diabète et en fonction du type de traitement. Pour ne pas oublier de se soigner, mesurer sa glycémie aide à mieux se connaître.

Mesurer sa glycémie soi-même, c'est mettre le maximum de chances de son côté.

L'hémoglobine glyquée

L’hémoglobine glyquée (ou HbA1c) est le reflet de la glycémie au fil des jours. Son dosage permet donc au médecin d’évaluer l’évolution de votre diabète de façon précise et continue, ainsi que d’évaluer les risques de complications à long terme. Il s'agit d'un marqueur sanguin trimestriel qui refléte votre moyenne glycémique des trois dérniers mois.

Le principe physiologique ? Plus la glycémie est élevée, plus le glucose se fixe sur l’hémoglobine, qui devient « glyquée ». Les globules rouges ayant une durée de vie de trois mois, un dosage trimestriel permet d’évaluer le taux moyen des glycémies sur toute cette durée.
Par exemple : une valeur de 6 % correspond à une glycémie moyenne de 1,20 g/l et 8 % à une glycémie moyenne de 1,80 g/l.
Si l’équilibre glycémique n’est pas concluant, votre médecin et vous réadapterez votre traitement en conséquence, en général par renforcement des mesures hygiéno-diététiques et/ou une modification du traitement.

L’objectif HbA1c est individualisé. Fixé par votre médecin, il dépend notamment de votre type de diabète, de la nature de votre traitement, de votre âge et de l’existence de complications et des pathologies éventuellement associées.

Connaître les effets des aliments
Vous pouvez, grâce à la mesure de votre taux de glycémie, connaître les effets du régime et l'amélioration obtenue par la diminution des apports alimentaires. Surtout vous pouvez mesurer vous-même votre taux de sucre après tel ou tel repas : plus ou moins de féculents, effet d'un dessert,... Ceci vous permettra de savoir si, tel aliment fait monter ou non la glycémie chez vous. Tous les diabétiques ne réagissent pas de façon identique aux aliments, inutile de se priver d'un aliment s'il vous convient !
En pratique, mesurer son taux de glycémie 2 h après le début des repas est utile, notamment quand l'objectif HbA1c n'est pas atteint.

Connaître les effets de l'activité physique 
L'exercice physique est fortement recommandé au diabétique pour améliorer ses glycémies et protéger son cœur. De plus, certains efforts physiques sont habituels, dans le travail, les loisirs, la vie quotidienne.
Les effets bénéfiques ou le risque d'hypoglycémie liés à ces efforts ne peuvent être vraiment mesurés que par la surveillance faite par vous-même. Ceci vous permet d'apprécier les bénéfices de ces efforts et aussi de prévenir ou de corriger (par prise de sucre) en cas d'une menace ou d'une survenue d'une hypoglycémie.

Ajuster les doses de médicaments antidiabétiques oraux (comprimés)
Certains médicaments font sécréter de l'insuline par votre pancréas ; par conséquent il faut éviter un traitement trop puissant. Mais ce n'est pas à jeun que cet effet est le plus fort. C'est donc vous, conseillé par votre médecin, qui pourrez le mieux savoir si le traitement convient. En particulier, mesurer votre glycémie vers 17 h ou 18 h est important puisque c'est à ce moment de la journée que le traitement est le plus efficace et parfois excessif chez la majorité des patients diabétiques recevant ce type de traitement.

Votre glycémie peut augmenter énormément en cas de maladie. 
Dans ces situations (grippe, rhume, gastro-entérite par exemple) ou si on doit vous donner certains médicaments qui font monter rapidement la glycémie (comprimés, injections ou infiltration de cortisone pour un problème de rhumatisme ou de bronchite par exemple), il faut être très vigilant. Mais comment le savoir si vous ne ressentez pas cette montée de la glycémie ? Mesurer soi-même sa glycémie est alors la seule façon d'être alerté et de prendre avec votre médecin les mesures adaptées, à temps pour éviter des ennuis et éviter une hospitalisation pour hyperglycémie sévère.

Quel est le bon rythme de surveillance ?
Il n'existe pas de modèle unique mais ne se surveiller qu'au réveil à jeun ou le soir avant le dîner est insuffisant. Le bon contrôle s'intéresse à tous les moments de la journée. Mais il n'est pas question de pratiquer de nombreux contrôles tous les jours !
Il est recommandé au minimum de se surveiller :

  • chaque semaine
  • à des moments de la journée différents.

Afin de pouvoir connaître chaque moment de la journée, avant et après les repas, et le soir si vous vous couchez tard, en ayant sur une quinzaine de jours assez de mesures pour que chaque horaire ait été au moins mesuré une ou deux fois donnera le maximum d'information.
Tenir un carnet est indispensable pour analyser vos résultats avec votre médecin.

En effet, il faut pouvoir le montrer à son médecin, y noter des commentaires (repas, sorties, apéritifs, loisirs, efforts, épisodes de maladie) qui permettront de mieux cerner votre situation et vous donner des conseils, ajuster le traitement. Apportez ce carnet à chaque consultation.
Mesurer sa glycémie soi-même est très utile pour penser à soi et se soigner au mieux.

Les objectifs en chiffres

Diabète
 
Valeurs souhaitables de glycémie
à jeun
Valeurs souhaitables de glycémie
post-prandiale
type 1 entre 70 et 120 mg/dl (3,9 - 6,6 mmol/l) inférieures à 160 mg/dl (8,8 mmol/l)
type 2 entre 70 et 120 mg/dl (3,9 - 6,6 mmol/l) inférieures à 180 mg/dl (10 mmol/l)
gestationnel entre 70 et 95 mg/dl (3,9 - 5,3 mmol/l) inférieures à 120 mg/dl (6,6 mmol/l)

 

 

 

 

 

Reconnaître et traiter une hypoglycémie

On appelle hypoglycémie (ou plus simplement hypo) un taux de sucre dans le sang inférieur ou égal à 0,7 g/l. Chez certaines personnes, la valeur retenue peut être légèrement plus basse (femmes enceintes) ou plus élevée (personnes âgées ou fragilisées par diverses complications).

Seules les personnes diabétiques traitées par insuline ou médicaments oraux hypoglycémiants (sulfamides et glinides) sont concernées par le risque hypoglycémique.

Que vous ressentiez ou non les signes d’alerte de l’hypoglycémie, vous devez corriger toute glycémie inférieure ou égale à 0,7 g/l en vous re-sucrant, au risque d’évoluer vers une situation critique (évanouissement voire coma).

Connaître les signes d’hypoglycémie et savoir comment les corriger est donc important pour améliorer votre qualité de vie.

Les signes qui doivent alerter:

Les symptômes de l’hypoglycémie peuvent passer inaperçus. Or, si on laisse cette situation se reproduire fréquemment ou si l’on ne prend pas l’habitude de se re-sucrer à temps, le risque est de perdre véritablement la sensation d’hypoglycémie et de s’exposer davantage à des situations dangereuses.

Pour cette raison, il faut se resucrer sans tarder dès les premiers signes. Il est également important d’augmenter le nombre de contrôles glycémiques dans les situations à risque (sports, conduite, etc.).

Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre, mais sont assez constants pour une même personne. Vous pourrez donc facilement les identifier.

Les causes possibles d’hypoglycémie

  • Un repas léger trop pauvre en glucides, avec un mauvais ajustement entre la quantité de glucides consommée et le traitement pris (insuline rapide ou cachet hypoglycémiant)
  • Un repas supprimé ou décalé alors que le médicament oral hypoglycémiant a été pris
  • Un effort physique trop soutenu sans ajustement anticipé du traitement (insuline ou comprimés hypoglycémiants) ou sans compensation alimentaire par des glucides
  • Une dose d’insuline injectée trop importante
  • La consommation d’alcool à jeun
  • Une diarrhée ou des vomissements
  • Un stress ou une émotion forte (même si, le plus souvent, ils engendrent plutôt une hyperglycémie.
  • Une interaction avec d’autres médicaments

Je suis traité par insuline, que dois-je faire en cas d’hypoglycémie ?

Quelle que soit votre activité en cours il faut l’interrompre sans tarder (si vous êtes au volant, garez-vous ; si vous faites du sport, interrompez votre séance et asseyez-vous) pour vous re-sucrer en prenant 15 g de sucre, soit l’équivalent de :

  • 3 morceaux de sucre (l’effet sera plus rapide si vous prenez un verre d’eau en même temps)
  • 3 bonbons mous
  • 1 verre de jus de fruit ou de soda (pas de boisson light)
  • 1 mini berlingot de lait concentré sucré
  • 1 pâte de fruits
  • 1 cuillère à soupe de miel ou de confiture

Si les hypoglycémies se produisent dans les heures qui suivent un re-sucrage ou au même moment de la journée et à plusieurs reprises, c’est que la quantité d’insuline active à ce moment-là est trop importante. Il faut alors ajuster votre traitement avec votre diabétologue.

D’autre part, si les glycémies sont trop basses (inférieures ou égales à 0,7 g/l) sans que vous ressentiez le moindre signe clinique, il faut impérativement consulter votre médecin.

Quand utiliser le glucagon ?

Si vous êtes traité par insuline et si vous faites un malaise ne vous permettant pas de vous re-sucrer (déglutition impossible) ou parce que vous avez perdu connaissance, votre entourage doit intervenir en vous injectant du glucagon. Cette hormone hyperglycémiante va alors élever le taux de sucre dans votre sang et ainsi corriger votre état.

L’injection du glucagon se fait en sous-cutané comme une injection d’insuline. Le produit agit en cinq à dix minutes, après quoi il est indispensable de prendre au moins 15 g de sucre et de surveiller régulièrement votre glycémie. En cas de non reprise de connaissance dix minutes après l’injection, votre entourage devra appeler un médecin d’urgence et injecter une deuxième dose de glucagon.

Pensez à toujours avoir du glucagon dans le bas d’un réfrigérateur, à la maison et sur votre lieu de travail. Vérifiez sa date de péremption régulièrement et assurez-vous qu’une personne qui vous entoure est formée à l’injection de glucagon.

Je ne suis pas traité par insuline, est-ce que je risque de faire des hypoglycémies ?

Les hypoglycémies chez les personnes diabétiques non traitées par insuline sont plus rares mais néanmoins possibles et certaines peuvent être graves. Elles peuvent survenir si vous êtes traité par sulfamides ou glinides (médicaments insulino-sécréteurs) et si :

  • vous retardez, réduisez ou supprimez votre repas ;
  • vous avez une activité physique importante en particulier en fin de matinée ou en fin d’après-midi.

En cas de “signes d’alerte”, prenez 3 morceaux de sucre ou équivalent ou commencez votre repas. Puis, vérifiez votre glycémie vingt minutes plus tard et les heures suivantes car l’hypoglycémie peut récidiver de façon rapprochée. Enfin, signalez le problème à votre médecin.

Que vous soyez traité par insuline ou par médicaments de type sulfamides ou glinides, vous devez toujours avoir sur vous :

  • de quoi vous resucrer au moins deux fois (6 sucres ou équivalent),
  • de quoi faire face à un retard du repas (fruits, biscuits secs ou barre de céréales),
  • votre carte de diabétique.

Prévenir les hypoglycémies

La fréquence des hypoglycémies peut être limitée :

  • en adaptant régulièrement les doses d’insuline selon les conseils de son médecin,
  • en ajustant les doses d’insuline rapide aux quantités de glucides du repas et en synchronisant bien les injections avec les repas,
  • en évitant de retarder le repas de midi ou en prenant un « acompte » sucré à l’heure habituelle du repas si vous êtes traité par mélanges (préMix) ou insuline lente (NPH),
  • en évitant l’alcool à jeun (l’apéritif alcoolisé doit toujours être accompagné de sucre),
  • en revenant aux doses habituelles d’insuline après une augmentation momentanée au cours d’une infection par exemple,
  • en diminuant les doses de l’insuline active pendant et après les efforts physiques programmés,
  • en prenant des collations sucrées régulières au cours des efforts physiques imprévus et en baissant l’insuline au retour de l’effort. 


 

Diabète et alimentation

Quelle que soit la forme de diabète, l’alimentation joue un rôle primordial dans la gestion et l’équilibre de la maladie.

En effet, les personnes diabétiques, qu’elles soient de type 1 ou de type 2, sous traitement médicamenteux ou pas, doivent apprendre à gérer leur alimentation pour retrouver une glycémie normale.

 

Les grands principes de l’alimentation du diabétique

Pour les personnes diabétiques de type 1 :

Aujourd’hui, grâce à l’insulinothérapie fonctionnelle, les personnes diabétiques de type 1 ne doivent pas restreindre leur alimentation. Elles peuvent manger librement, comme toute autre personne. Leur principale contrainte : évaluer les glucides lors de chaque repas pour adapter les doses d’insuline.

Cela implique de :

  • Connaître les aliments qui contiennent des glucides
  • Quantifier les glucides dans les aliments
  • Évaluer la quantité de glucides de ses repas
  • Adapter la dose d’insuline

Pour les personnes diabétiques de type 2 :

L’alimentation est, avec l’activité physique, le traitement principal du diabète (qu’il y ait ou pas recours à des médicaments ou à de l’insuline).
Avec un diabète de type 2, l'objectif est de rééquilibrer son alimentation. Deux grands principes à retenir :

  • Réduire les graisses (lipides) car l’excès de graisses est le principal responsable des glycémies élevées et entretient l’excès de poids
  • Consommer suffisamment de sucres (glucides) mais en choisissant d’abord ceux apportés par les féculents (dont les céréales et les légumes secs) et le pain

Il n'y a pas d’interdits stricts, mais des aliments dont la consommation doit être modérée.

Avec ou sans diabète, les mêmes repères pour tous !

 

L'indice glycémique des aliments:   Indice glycemique et charge glycemique des alimentsIndice glycemique et charge glycemique des aliments (785.26 Ko)

Des études montrent qu'envisager les effets des glucides sur votre glycémie ne consiste pas simplement à savoir combien de glucides vous assimilez, mais également leur source(1). Certains aliments provoquent une hausse rapide de la glycémie après un repas, tandis que d'autres entraînent un pic moins élevé et une réduction progressive des taux de glycémie. La mesure de la rapidité avec laquelle un aliment quelconque entraîne un pic de glycémie est appelée l'index glycémique, ou IG.

Que signifie un chiffre d'IG ?  

Les aliments à forte teneur en glucides sont classés sur une échelle de 1 à 100, 100 représentant l'effet du glucose pur sur l'organisme. Plus l'IG d’un aliment est bas, plus l'augmentation de la glycémie est lente. La manière dont les aliments sont cuits (par exemple, friture ou cuisson) peut également déterminer le niveau d'IG de la nourriture. Cet IG se divise en trois niveaux:

  • Faible : moins de 55
  • Intermédiaire : entre 55 et 70
  • Élevé : au-dessus de 70

Les aliments à faible IG sont, par exemple :

  • Le pain entier et les céréales
  • Le riz brun
  • Les pois secs et les lentilles
  • Les flocons d’avoine
  • Les patates douces
  • Les produits laitiers
  • Les pommes et les oranges

Les viandes et les graisses ont une faible teneur en glucides et ne sont pas classés à l'IG.
En liaison avec le calcul des glucides, l'examen des niveaux IG des différents aliments peut vous aider à stabiliser votre glycémie durant la journée. La règle empirique est la suivante : plus l'IG est élevé, plus petite doit être la portion. Inversement, vous pouvez manger plus d'aliments à faible IG sans que cela ne surcharge votre glycémie.
Vous pouvez choisir des aliments de la catégorie à faible IG plus souvent et voir si cela vous aide à conserver des niveaux de glycémie plus proches de la normale.

                 

Maintenir un poids idéal :

En cas de diabète, maintenir un poids idéal aura un impact favorable sur votre santé.

Il est important d'impliquer votre médecin dans vos efforts de perte de poids. Cela est spécialement important si vous êtes atteint d'un diabète de type 2. En cas de diabète de type 1, chaque aspect de votre traitement, c'est-à-dire vos repas, votre activité physique et vos doses d'insuline peuvent avoir un impact sur votre poids.

Certaines personnes prennent du poids lorsqu'elles commencent à utiliser de l'insuline, car leur organisme tente de retrouver un poids idéal. En consultation avec votre médecin, vous pouvez établir un programme pour obtenir un poids idéal et réaliser vos objectifs de perte de poids.

 

Quelques astuces pour gérer son diabète en cuisine

Voici quelques conseils pour faire en sorte qu'avec ou sans diabète, l'alimentation ne soit plus toujours synonyme de restriction ni de privation mais, au contraire, qu'elle permette d'allier les notions de plaisir, de convivialité et de santé.

Varier les plaisirs !

Éviter de manger tous les jours la même chose. Il existe une multitude d'aliments, l'occasion de découvrir de nouvelles saveurs et des associations gustatives inédites !

Prendre le temps de cuisiner !

Cuisiner soi-même permet de savoir ce que l'on mange, contrairement aux plats industriels dont on ne maîtrise pas le contenu et qui sont souvent plus gras, plus sucrés ou plus salés que le "fait maison".

Évaluer les quantités !

A quoi correspondent 100 grammes de pâtes ? 30 grammes de fromage ? 60 grammes de carottes râpées ? Il est important de savoir à quelle portion correspondent les aliments que l'on consomme… mais ce n'est pas évident !

Comment limiter l'ajout de sucres, de matières grasses et de sel ?

  • Mesurer systématiquement les quantités
  • Diminuer progressivement les quantités de matières grasses, de sel et de sucre…
  • Utiliser des substituts (édulcorants, graisses allégées, herbes aromatiques
  • Opter pour des modes de cuisson ne nécessitant pas d'ajout de matières grasses
  • Toujours goûter avant de saler, saucer, sucrer…
  • Préférer les fruits et légumes de saison pleins de goût, et souvent moins chers

Remplacer

  • La crème fraîche par du fromage blanc ou du yaourt
  • La crème entière par de la crème légère (15 % de matières grasses)
  • La mayonnaise par de la moutarde
  • Le ketchup par du coulis de tomate

Assaisonner différemment les plats pour leur donner de nouvelles saveurs

Utiliser par exemple :

  • Différentes huiles : olive, colza, noix…
  • Différents vinaigres : balsamique, framboise...
  • Des épices et des herbes aromatiques comme du curry, du paprika, du thym
  • Privilégier certains fruits selon leur index glycémique

 

Bouger et rester actif:

L'activité physique renforce l'action de l'insuline et peut être utilisée comme une méthode permettant d'équilibrer le taux de glycémie et de réduire le risque de complications liées au diabète. La recherche médicale a montré qu'une activité physique peut même empêcher ou retarder l'apparition d'un diabète de type 2.

Manger augmente votre glycémie, tandis que les médicaments pour le diabète et l'activité physique la font baisser. Durant une activité physique, vos muscles utilisent plus le sucre présent dans votre sang. L'insuline qui circule dans le corps permet aux cellules de capter le glucose.

Préalablement à une augmentation d'activité physique, prenez l'avis de votre médecin pour statuer sur votre aptitude et, si nécessaire, pour ajuster les doses de vos médicaments, équilibrez votre alimentation, et connaissez parfaitement vos besoins en insuline. Manger une ou deux heures avant une activité physique peut éviter que votre glycémie chute trop bas. Vous pourrez alors avoir besoin d'un complément alimentaire pour maintenir le niveau de glucose suffisant dont votre organisme a besoin pour gérer son énergie lors d'une activité physique. Emportez toujours une collation à chaque fois que vous devez être actif pendant une période prolongée.

 

Le diabète et le jeûne

Les diabétiques doivent prendre des précautions spéciales pendant le jeûne, bien gérer leur traitement afin d'éviter l’hypoglycémie pendant la journée, et l’hyperglycémie pendant la nuit. Les diabétiques qui désirent jeûner doivent en premier lieu consulter leur médecin.

Durant la période de jeûne, le risque de baisse du taux de glucose au dessous du taux normal augmente. Si les symptômes d’hypoglycémie surviennent, envisagez la nécessité de prendre un verre de jus de fruit ou une cuillère de sucre. Mesurez votre glycémie en cas d’arrêt du jeûne. Signalez à votre médecin toute sensation de fatigue ou de nausée.

Vous pouvez réduire le risque d’hypoglycémie pendant la journée en suivant les instructions suivantes :

  • Consultez votre médecin avant, pour l’adaptation des doses et horaires de prise de médicament, et de la fréquence de la surveillance glycémique
  • Ne restez pas seul(e)
  • Informez votre entourage que votre diabète et son traitement peuvent entraîner des malaises sévères
  • Boire une quantité suffisante d’eau
  • Consulter votre médecin à nouveau, si vos résultats glycémiques sont trop différents des objectifs conseillés

Après le repas pris au coucher du soleil, le risque d’augmentation de la glycémie au delà du taux normal est important. Pour diminuer le risque d’hyperglycémie, évitez de prendre des repas pas trop riches en matières grasses et en hydrates de carbone. Commencez votre repas du soir avec un repas équilibré selon les conseils de votre équipe médicale. Prenez vos médicaments selon les instructions de votre médecin.

L’autosurveillance de la glycémie est très utile durant un jeûne. Nous vous recommandons de mesurer votre glycémie le matin avant de jeûner, au cours de la journée, ainsi qu'après les repas ou collations que vous prendrez. Votre état de santé peut nécessiter d’arrêter le jeûne en cas de taux de glucose le matin ou en cours de journée inférieur au taux visé.

Les diabétiques de type 2 dont le traitement ne requiert pas d’injection d’insuline peuvent généralement jeûner sans problème ; les diabétiques traités par une seule injection d’insuline peuvent jeûner sans problème majeur après avis médical. Nous vous recommandons de consulter votre médecin pour adapter correctement vos doses et horaires d’injection d’insuline.

Pendant la période de jeûne, il est important de reconnaître les symptômes de l’hypoglycémie et de l’hyperglycémie, de savoir comment les corriger, de surveiller sa glycémie avec un lecteur, de boire une grande quantité d’eau et d'avoir un régime alimentaire adapté. Il est également important de reconnaître les symptômes d’acidocétose, complication qui peut être mortelle et qui résulte d’une insuffisance sévère en insuline.

Chez certaines personnes diabétiques, leur maladie peut nécessiter l'arrêt du jeûne.

  • Les personnes diabétiques de type 2 qui ont besoin de plus d’une injection d’insuline par jour
  • Les personnes diabétiques de type 1
  • Les femmes enceintes diabétiques
  • Les personnes malades, hospitalisés, cardiaques ou en insuffisance rénale

Le diabète gestationnel

Le diabète gestationnel est une augmentation du taux de sucre dans le sang (glycémie) débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse.

Certaines hormones produites par le placenta ont une action hyperglycémiante. De ce fait, il faut plus d’insuline pour maintenir une glycémie normale. Si le pancréas ne parvient pas à fournir la quantité nécessaire d’insuline, la glycémie augmente au-delà des valeurs normales pour la grossesse : c’est le diabète gestationnel.

Ce diabète apparaît donc avec la grossesse et disparaît pour la plupart des femmes après l’accouchement. Cependant nombre d’entre elles risquent de développer ultérieurement un diabète de type 2(2).

Le dépistage

Le dépistage du diabète gestationnel n’est pas systématique.

Sont concernées par ce dépistage les femmes enceintes présentant l’un des facteurs de risque suivants(1,2) :

  • Être âgée plus de 35 ans
  • Avoir eu un diabète gestationnel au cours d’une grossesse précédente ou avoir donné naissance à un enfant de plus de 4 kg
  • Avoir des antécédents familiaux de diabète (père, mère, frère, sœur)
  • Être en surpoids (IMC supérieur ou égal à 25 kg/m2)

À quel moment et comment se déroule le dépistage?

Au cours du premier trimestre de grossesse, une prise de sang à jeun est réalisée en laboratoire de biologie médicale. Ce test permet de dépister un diabète de type 2 méconnu (glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l) ou un diabète gestationnel (glycémie à jeun supérieure à 0,92 g/l).

Au cours du sixième mois (entre la 24e et la 28e semaine d’aménorrhée), un test, appelé HGPO (Hyperglycémie Provoquée Orale), est à nouveau réalisé dans un laboratoire de biologie médicale. Il consiste à :

  • Mesurer la glycémie à jeun
  • Absorber 75 g de glucose
  • Mesurer la glycémie une heure et/ou deux heures après la prise de glucose.

Le diagnostic de diabète gestationnel est établi lorsque :

  • la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 0,92 g/l
  • et/ou la glycémie 1 h après la prise de glucose est supérieure ou égale à 1,80 g/l
  • et/ou la glycémie 2 h après la prise de glucose est supérieure ou égale à 1,53 g/l

Pour les femmes enceintes sans facteur de risque, le dépistage du diabète gestationnel est effectué selon l’avis de l’équipe médicale (en cas de prise de poids importante ou de gros bébé à l’échographie du 3e trimestre par exemple).

 

La prise en charge du diabète gestationnel

Limiter la prise de poids

Le premier traitement du diabète gestationnel est de limiter la prise de poids au cours de la grossesse.

Pour cela, l’observation des règles de base d’une alimentation saine et équilibrée, voire l’instauration d’une diététique personnalisée dispensée par une diététicienne spécialisée, s’avèrent nécessaires. Manger sainement et équilibré ne veut pas dire se priver et doit rester un plaisir. Toutefois, cela demande une certaine rigueur au niveau de la composition et du rythme des repas.

Par ailleurs, en l’absence de contre-indications, une activité physique régulière est également recommandée (30 minutes, 3 à 5 fois par semaine)(1) : gym douce, aquagym, vélo d’appartement, natation et bien sûr marche… Le tout est d’éviter les secousses et les sports à risque de chute. Dans tous les cas, conformez-vous aux recommandations de votre médecin.

Surveiller sa glycémie

La glycémie devra être surveillée au moins quatre fois par jour, une fois à jeun et deux heures après chaque repas, avec des objectifs glycémiques stricts(1) :

  • Glycémie inférieure à 0,95 g/l à jeun
  • Glycémie inférieure à 1,20 g/l  en postprandial (deux heures après le début du repas)

Si ces objectifs glycémiques ne sont pas atteints, un traitement par insuline sera mis en place (les médicaments oraux ne sont pas indiqués dans le traitement du diabète gestationnel).

 

Risques possibles du diabète gestationnel

Il n’y aura pas d’effet sur votre bébé si le diabète gestationnel a été rapidement diagnostiqué et que la prise en charge est adaptée et bien suivie.

Néanmoins, les complications les plus fréquentes sont(2) :

Pour le bébé

  • Un poids de naissance supérieur à 4 kg (macrosomie).
  • Un traumatisme de l’épaule lié à des difficultés de « passage » lors de l’accouchement.
  • Une hypoglycémie (taux de sucre dans le sang anormalement bas) à la naissance.
  • Un risque de développer un diabète de type 2 à l’âge adulte.

Pour la maman

  • Un accouchement difficile avec plus de risque de nécessiter une césarienne.
  • Un risque accru de prééclampsie.
  • Plus de risques de présenter à nouveau un diabète gestationnel lors d’une prochaine grossesse.
  • Plus de risques d’apparition, dans les années qui suivent, d’un diabète de type 2. 

Il est donc important de traiter le diabète gestationnel le plus tôt possible pour limiter ces risques.

Et après l’accouchement ?

Les femmes qui ont eu un diabète gestationnel doivent être suivies après l’accouchement pour s’assurer que la glycémie est revenue à la normale sans traitement. C’est le plus souvent le cas.

Néanmoins, le diabète gestationnel expose à un risque sept fois plus élevé de développer ultérieurement un diabète de type 2(2). Il est donc nécessaire de rechercher un diabète de type 2, par un dépistage en laboratoire de biologie médicale :

  • Au moment de la consultation postnatale
  • Tous les un à trois ans, selon les facteurs de risque, pendant au moins 25 ans
  • Systématiquement avant d’envisager une nouvelle grossesse

Après un diabète gestationnel, il est important de conserver les bonnes habitudes mises en place pendant la grossesse, à savoir : pratiquer une activité physique régulière, adopter une alimentation saine et équilibrée, maintenir ou obtenir un poids normal.

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Date de dernière mise à jour : 25/04/2020